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L’extension de l’activité horlogère dans le contexte de la situation transfrontalière.

Pour les habitants des zones jurassiennes de France et de Suisse, l’industrie horlogère fait partie des activités artisanales et industrielles de la société depuis bien longtemps. Historiquement nous savons que des grands horlogers (artisans) du 18ème siècle sont venus à Genève de la région parisienne et d’Angleterre. Ils ont trouvé dans le Jura de la main d’œuvre minutieuse et prête à s’engager pour devenir de bons professionnels Dès le milieu du XIXème siècle, une véritable industrie horlogère est apparue sans que les activités artisanales disparaissent. L’horlogerie a connu des crises régulières au cours de son histoire, la dernière très importante a été celle des années 70.

En 1970, les transistors sont devenus des composants électroniques faciles à utiliser, bon marché à produire en grandes quantités et qui permettaient de créer des appareils électroniques transportables fonctionnant avec des piles ou des batteries. L’horlogerie mécanique est alors considérée comme dépassée dans tout l’arc jurassien et son avenir apparaît très sombre. Plus aucun investissement industriel n’est fait, plus aucun engagement d’ingénieurs en horlogerie ou en mécanique dans la branche horlogère pendant près de 20 ans. Quelques rares entreprises comme Rolex, Patek Philippe, Vacheron Constantin, Oméga ou Piaget maintiennent des fabrications de montres mécaniques, avec une tradition propre dans un créneau de vente très précis et gardé jalousement.

Pour comprendre les changements fondamentaux de l’horlogerie après la crise des années 1970, il faut savoir que la révolution électronique a commencé sur le plan technique dans tous les pays horlogers à la fin des années 1960. En Asie et aux USA on fabrique des instruments à mettre au poignet qui donnent l’heure, et si nous avions disposé des bons capteurs, nous aurions pu faire des thermomètres ou des appareils à mesurer les pulsations cardiaques.

Du point de vue technique, l’équipe technique d’Oméga était très ouverte pour réaliser des composants mécaniques associés à des échappements très petits qui nécessitaient des usinages de haute précision. L’idée est alors d’utiliser un quartz pour obtenir une base de temps très fiable et de la micromécanique pour actionner les aiguilles. Cette montre électronique est introduite sur le marché en 1972 par Oméga avant d’être supplantée par de nouvelles idées pour utiliser un micromoteur qui va remplacer l’échappement mécanique pour faire avancer les aiguilles. Les quartz en forme de diapason sont fabriqués au Japon dès 1976 par Seiko et en Suisse dès 1978 par Ebauches SA à raison de 30’000 par jour dès la première année de production industrielle à Granges, ce qui va permettre la création de la Swatch, sortie sur le marché en 1983 après de gros investissements dans une ligne de production presque totalement automatisée.

Les progrès de l’horlogerie électronique sont donc venus aussi du Japon. L’avance de Seiko dans ce domaine éclate aux jeux d’hiver de Sapporo en 1972 avec des montres hommes et dames de grande qualité qui en font le leader horloger mondial de la montre électronique. Mais, malgré cela, l’horlogerie suisse reprend confiance dans la montre de gros volume avec la Swatch et sa construction révolutionnaire de montre de mode non réparable sortie sur le marché en 1983. Dès les années 80, Seiko, malgré des développements techniquement excellents et une très bonne maitrise des moyens de production, se trouve en retrait par rapport à l’horlogerie suisse. Il leur manque le prestige des grandes marques horlogères. C’est à cette époque que le mythe de la tradition ancienne a rejoint celui de la qualité suisse pour imposer l’horlogerie suisse aux clients fortunés du monde entier. Depuis 40 ans l’horlogerie suisse se porte bien. Elle s’épanouit dans un marché de niche de 25 milliards de CHF annuel qui se maintient très bien grâce à quelques caractéristiques bien précises : la première est que les entreprises horlogères ont un profond respect de leurs clients, certes, ils vendent très cher leurs produits, mais jamais ils ne trompent les clients sur la marchandise livrée. Dans ce milieu, le cours terme est à 5 ans et on raisonne à long terme, un client satisfait revient, il peut être attaché et fidèle à plusieurs marques. Ensuite, la contrefaçon, quelle que soit son importance (9 montres sur 10 vendues dans le monde en sont issues) ne fait pas de concurrence aux grandes marques

En revanche, dans une perspective de développement transfrontalier dans l’Arc jurassien franco-suisse, ce qui semble important c’est de permettre à la fois d’alimenter un marché de niche très profitable, que ne remet pas en question la sous-traitance de qualité que permettent les entreprises françaises, mais surtout de profiter des développements prometteurs qu’induit l’horlogerie pour les microtechniques en Suisse comme un France.

 

La microtechnique (CH), les microtechniques (F), un avenir transfrontalier

Nous avons vu que l’expansion de la haute horlogerie est limitée, en revanche, depuis 40 ans, a émergé la microtechnique que l’on ne met pas assez en évidence lorsqu’on se projette sur le développement économique. Le savoir-faire en micromécanique acquis au contact de l’horlogerie s’est enrichi de connaissances en électronique, en particulier dans les domaines de la basse consommation, mais aussi de l’informatique embarquée qui lui est associée. Les trois ensemble, micromécanique, électronique et informatique embarquée liée aux objets autonomes permettent de faire des produits microtechniques. L’utilisation massive de microprocesseurs permet maintenant d’utiliser l’intelligence artificielle dans les dispositifs microtechniques ouvrant le champ des applications du monde moderne dont le public ne pourrait plus facilement se passer :

  • La mesure de l’humidité de la terre qui permet d’arroser en gouttes à gouttes seulement si la sécheresse le justifie. Le capteur d’humidité doit envoyer sans fil l’information du taux d’humidité pour qu’un système automatique puisse piloter les vannes qui laissent passer la bonne quantité d’eau en fonction de la météo locale. L’électronique de mesure à basse consommation est alors associée à un microprocesseur pourvu d’un module d’émission d’un message très bref à intervalle régulier.
  • Certains dispositifs nouveaux ne seront jamais visibles pour le grand public, ils sont intégrés aux produits lors de leur conception. Par exemple, dans nos voitures électriques modernes, on constate qu’il est très difficile de produire des milliers d’éléments de batteries qui soient tous identiques. Ceci implique plusieurs centaines de dispositifs dans chaque batterie de voiture électrique afin- den assure une charge rapide. Ils sont conçus et fabriqués actuellement dans notre région et leur conception s’appuie des acquis microtechniques de ces dernières années.
  • Bien des pompes à insuline et des distributeurs de substances analgésiques sont implantées dans le corps humain. Ce sont de petites merveilles de micromécanique avec de l’électronique et des logiciels embarqués qui sont fabriqués dans notre région transfrontalière. Nous disposons de toutes les technologies nécessaires qui permettent d’imaginer de nombreuses variantes qui sont commercialisées dans le monde entier. Ici aussi les grands fabricants de produits destinés au grand public tels que les smartphones délaissent ces marchés de niche trop exigeants en variantes adaptées à la fois à la substance et paramétrée pour chaque patient. C’est une opportunité pour les régions transfrontalières de produire ces dispositifs destinés à des marchés de niche.

L’industrie qui produit ces dispositifs microtechniques occupe une place non négligeable pour nos régions transfrontières. A titre d’information elle occupe en Suisse un nombre de travailleurs équivalent à ceux qui travaillent dans l’horlogerie (plus de 60’000 en 2023), en France il s’agit d’un peu moins de 40 000 emplois.

Cependant, le domaine de la microtechnique ne travaille pas avec les marges de l’horlogerie de luxe, et les gains sont ceux de l’industrie traditionnelle. On peut alors se demander comment l’industrie suisse parvient à vendre ses produits fabriqués avec des coûts de main d’œuvre trop élevés ? Plusieurs raisons à cela :

  • Comme pour l’horlogerie, ce n’est possible de vendre cher que dans un marché de niche. Les dispositifs microtechniques produits en Suisse ne se vendent que dans ces domaines. Dès que les volumes deviennent très importants, par exemple les imageurs de nos « téléphones » portables, la production est délocalisée en Asie.
  • Ce qui est assez surprenant, dans les PME, c’est que les coûts de production sont du même ordre de grandeur en France et en Suisse alors que les salaires sont très différents.

Il y a 20 ans, en France comme en Suisse, on a observé cette croissance potentielle des microtechniques et on les a encouragées par diverses mesures : en France l’État s’est attaché à développer un environnement favorable aux entreprises et à l’innovation. Il a soutenu l’effort de recherche et développement déployé au sein des pôles d’excellence au travers notamment du fonds unique interministériel (FUI) et du programme des investissements d’avenir. En Suisse, l’Etat est beaucoup plus timide à procurer des aides directes pour les idées nouvelles, dans ce pays, on soutient davantage ce qui a déjà fait ses preuves, les industries bien installées.

Au final nos deux pays pêchent par une erreur de principe : Nous ne voudrions soutenir des activités que si elles ont une dimension européenne ou mondiale, que si le monde entier a envie de les adopter. C’est exactement le contraire qu’il s’agit de faire : il faut cultiver les activités pour lesquelles nous avons des dispositions meilleures que les régions concurrentes. Nous savons que les coûts de production sont élevés dans nos régions, En France comme en Suisse, soit à cause des infrastructures, soit à cause des salaires. Les seuls marchés qui peuvent être profitables pour nous sont les marchés de niche, ceux pour lesquels les volumes ne sont pas trop grands, mais pour lesquels il faut sans cesse innover, trouver de nouvelles idées, mettre au point des solutions qui permettent de faire des produits bien adaptés qui répondent aux besoins du marché. Dans les phases initiales de vie des nouveaux produits, ce n’est pas le coût de production qui est déterminant, mais l’adéquation avec les nouveaux besoins. C’est ce qui doit permettre à nos économies transfrontalières de Se développer.

Le Forum Transfrontalier propose d’identifier les forces en présence, de les cultiver conjointement, et pour cela, de mettre en place des assises « de(s) microtechnique(s) » afin de comprendre les interactions qui lient les entreprises françaises et suisses et les besoins qui en émergent.

Jacques JACOT

Image du film ©Amandine KollyImage du film ©Amandine Kolly

Film documentaire réalisé par Amandine Kolly et Marcel Schiess
Une Production du Forum Transfrontalier Arc jurassien – 2021

BANDE ANNONCE:

Le Barrage du Châtelot a été construit entre 1950 et 1953. On sort à peine de la Guerre, L’Europe est en cendres, la France se reconstruit, la Suisse a besoin d’énergie pour alimenter les usines et les ménages. C’est dans les Côtes du Doubs, dans une nature encore sauvage que l’on trouve « l’or bleu » qui permettra de transformer la force hydraulique en « fée électricité ».

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Les enjeux transfrontaliers dans l’arc jurassienLes enjeux transfrontaliers dans l’arc jurassien

Par Alexandre MOINE
Professeur de géographie, Laboratoire ThéMA UMR 6049, CNRS, Université de Franche-Comté

Les effets-frontière sont de puissants vecteurs d’organisation spatiale. Dans l’arc jurassien, doté d’une armature urbaine assez lâche, ceux-ci provoquent des dysfonctionnements qui rendent la coopération indispensable.

Dans cet article, nous proposons une lecture des dynamiques de ces territoires frontaliers qui montrent en définitive des différences prégnantes comme autant de jeux reposant sur la cohérence de l’aménagement du territoire de part et d’autre de la frontière. Il ressort de l’analyse, outre la nécessité d’un soutien des acteurs politiques à différentes échelles, un manque de vision stratégique d’un ensemble de dynamiques fondées sur la proximité, l’interconnaissance et la mise en lien des acteurs locaux, notamment les citoyens, les entreprises et la société civile.

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A partir d’un questionnement sur les déséquilibres entre économies productive et résidentielle, les 12 citoyens du Forum Transfrontalier jouent à nouveau leur rôle de vigile et d’aiguillon. Durant le cycle 9, ils ont débattu, observé, exprimé leur perception, se sont appuyés sur une méthode et des concepts. Ils vous livrent aujourd’hui la présentation de leurs travaux et 6 propositions vers un projet inclusif et durable pour l’Arc Jurassien franco-suisse. Comment transformer la ligne en espace ?

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La France est traversée par un courant rénovateur, jamais les médias n’ont si souvent évoqué le droit de référendum et d’initiative suisses, proposés au débat par les Gilets jaunes. Cette rénovation démocratique a-t-elle quelque chance de triompher ?

Nous aimerions le souhaiter. Mais les conditions ne sont pas remplies en France pour que s’imposent des droits populaires qui ne correspondent guère à l’histoire politique du peuple français, ni à sa culture.

Quelles furent les circonstances pour qu’advinrent, en 1874 et en 1891, les droits suisses de référendum citoyen et d’initiative populaire ? On sortait des Guerres de religion et les deux camps, Cantons protestants et catholiques, n’avaient plus qu’un souci : la paix. Référendum et Initiative sont des instruments de médiation réconciliant les antagonismes. La volonté de paix primait, elle prime aujourd’hui encore. Le souci de conciliation domine la culture politique suisse à ses trois étages, national, cantonal et communal. La culture suisse, depuis 1848, est une culture de conciliation et non d’affrontement.

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© Patrick Guerne© Patrick Guerne

Le patrimoine UNESCO neuchâtelois : élément de la cohésion cantonale

Samedi 24 novembre 2018

Préoccupées par l’avenir des Montagnes neuchâteloises, une poignée de Montagnons se sont engagés  à promouvoir l’essor de la région au plan culturel, économique, environnemental et social, dans la perspective d’un équilibre cantonal. C’est ainsi qu’est né en 1999 un mouvement citoyen qui propose chaque année un thème mettant en exergue les « possibles » complémentaires et fédérateurs entre les deux régions du Haut et du Bas du canton, plutôt que leurs différences. Après 20 ans d’existence, le mouvement a souhaité faire le bilan des résultats de ses activités à l’aune de ses ambitions de départ.  Il a constaté que ce bilan était plutôt maigre. Les conditions socio-économiques se sont dégradées et ont accentué les clivages. La cohésion cantonale s’en est trouvée affaiblie. Le blocage du levier politique et une certaine indifférence de l’opinion publique ont alors incité ID régionS à ouvrir une porte pour tenter d’alimenter la cohésion cantonale : celle de la culture et du patrimoine culturel. Il est apparu au mouvement que les deux sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, site palafittique en Bas, urbanisme horloger en Haut, pouvaient être cette porte. Si le lien entre les deux sites ne s’impose pas, ils mettent néanmoins en évidence la diversité du patrimoine culturel du canton. En couplant leur poids, on emprunte un chemin que l’on veut favorable à la cohésion et à  l’attractivité économique du canton.

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Spatialisation et visibilité des projets de coopération de proximité (extrait)

Dans un récent Cycle 8, nous avons interrogé la manière dont les petites coopérations se développaient dans l’Arc jurassien transfrontalier. Une longue enquête, des séances de terrain tout au long de la frontière nous ont permis de capitaliser de précieuses données et informations. La démarche est maintenant restituée dans un article scientifique qui lève le mystère de ces magnifiques coopérations de proximité…

Alexandre Moine, Président du Forum Transfrontalier Arc jurassien
Besançon, le 15 février 2018


©MOT Mission Opérationnelle Transfrontalière
Place No 80, Salle du Comité des Régions ©Marcel SchiessPlace No 80, Salle du Comité des Régions ©Marcel Schiess
20 ans de la MOT, au coeur des débats ©Marcel Schiess20 ans de la MOT, au coeur des débats ©Marcel Schiess
Bruxelles, vue extérieure depuis le Comité des Régions de l'UE ©Marcel SchiessBruxelles, vue extérieure depuis le Comité des Régions de l'UE ©Marcel Schiess
Bruxelles, le Parlement européen ©Marcel SchiessBruxelles, le Parlement européen ©Marcel Schiess

Conférence « Construire les territoires transfrontaliers : l’Europe pour les citoyens »

Plus de 230 participants se sont réunis à Bruxelles les 30 novembre et 1er décembre 2017 pour la conférence européenne organisée à l’occasion des 20 ans de la MOT sur le thème “Construire les territoires transfrontaliers : l’Europe pour les citoyens”, accueillie par le Comité européen des Régions.

Cet évènement a permis la présentation de projets concrets, de nombreux échanges sur 20 ans de coopération transfrontalière en Europe et sur les perspectives offertes par l’après 2020.

Le Forum Transfrontalier Arc jurassien était représenté par son Président Alexandre Moine et son vice-président Marcel Schiess.

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Max Chiffelle (1913-2002)
Route des Falaises, Neuchâtel, entre 1951 et 1956
À partir du négatif au gélatino-bromure d’argent sur support polyester
Bibliothèque de la Ville, La Chaux-de-Fonds, Département audiovisuel
Anonyme
Panneau publicitaire Suchard, Bordeaux, 1912
Tirage au gélatino-bromure d’argent
Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel
Jean Gaberell (1887-1949)
Blériot XI en vol, après 1909
À partir d’une carte postale, procédé photographique
Musée d’histoire, La Chaux-de-Fonds
Jean Schelling (1901-1978)
Coiffure Schenk, Neuchâtel, 1955
À partir du négatif au gélatino-bromure d’argent sur support polyester
Musée régional du Val-de-Travers, Môtiers

Quelle place a occupé le canton de Neuchâtel sur la scène photographique nationale ? Quels en ont été ses acteurs ? Quels rapports la photographie a-t-elle entretenu avec les arts visuels traditionnels ? Comment a-t-elle investi les domaines de l’industrie, du monde du travail et de la publicité ? A travers un questionnement pluriel, cette importante rétrospective du Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel retrace pour la première fois 130 ans de photographie dans le canton.

130 ans de photographie : 1840-1970 

En 1840, on enregistre la première trace d’une expérience photographique dans le canton de Neuchâtel. La photographie se déploie très vite dans les villes, sans pour autant jamais atteindre l’effervescence de cités alémaniques, comme Zurich. Parmi les particularités locales figurent de grandes entreprises éditoriales, initiées par Victor Attinger, à la fois éditeur, propriétaire d’un magasin de photographie et membre fondateur du photo-club de Neuchâtel. D’autres Neuchâtelois, à l’instar de Max Chiffelle, de Henry Brandt ou de Fernand Perret, déploieront également, au XXe siècle, une intense activité de photographes dans le domaine de l’édition, mais aussi à travers des travaux de commande. Au nombre des particularités locales figure de même la photographie ethnographique, un genre qui s’est considérablement développé à partir de 1930. Cette exposition présente près d’un siècle et demi de photographie dans le canton de Neuchâtel. Elle interroge en même temps les rapports que ce medium a entretenus avec les arts visuels traditionnels. La photographie s’est longtemps coulée dans le moule d’arts, comme la peinture ou la gravure, avant de conquérir son autonomie, développer son propre langage visuel et artistique ou encore participer au grand mouvement des avant-gardes.

350 images en provenance de toute la Suisse

Le parcours propose une sélection de quelque 350 images de grande qualité provenant d’une quinzaine d’institutions du canton et d’importants centres de la photographie en Suisse. Ce projet résulte du dépouillement d’un demi-million de photographies et repose sur un partenariat fructueux entre des spécialistes de la photographie et des institutions de recherches et de conservation : Institut d’histoire de l’art et de muséologie de l’Université de Neuchâtel (IHAM) ; Institut suisse pour la conservation de la photographie (ISCP), Neuchâtel ; Département audiovisuel de la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds (DAV). Le commissariat de l’exposition est assuré par Jean-Christophe Blaser, Christophe Brandt et Chantal Lafontant Vallotton. Le graphisme et la scénographie sont l’œuvre de l’atelier Onlab (Genève).

Neuchâtel, le 11 mai 2017

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Le Forum Transfrontalier travaille depuis 10 ans à l’émergence d’une identité transfrontalière au travers de ses Cycles et Sessions. Ses membres et l’ensemble de ses partenaires sont particulièrement axés sur l’émergence de temps de réflexions, d’actions concrètes de terrain ancrées dans le temps présent et l’avenir en construction à court terme. Si nous pouvons retrouver un ensemble d’informations sur le site même du Forum Transfrontalier, des données sur le site de l’Observatoire Statistique Transfrontalier de l’Arc Jurassien OSTAJ http://www.ostaj.org/, il apparaît que de nombreuses connaissances sont stockées et accessibles sans que l’on y ait prêté attention jusqu’à présent. L’acteur détenteur de ces connaissances est connu, il s’agit du Club 44, situé à La Chaux-de-Fonds, qui organise et anime des soirées de discussion et de réflexion depuis 1944, soit plus de septante-trois ans.

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© plan directeur Canton du Jura - Urbaplan

Le 27 mars dernier avait lieu la 21ème rencontre des Journées ADU’rables organisée par l’Agence de développement et d’urbanisme du Pays de Montbéliard  autour du thème « Coopération franco-suisse : quels bénéfices pour l’aménagement et le développement local ? »

Ce territoire très peuplé et frontalier du Canton du Jura, s’est constitué en pôle métropolitain depuis le 1er septembre 2016. Au cœur de grandes infrastructures de transport dont la mise en service complète est désormais imminente, qu’il s’agisse de l’autoroute Transjurane ou des interconnexions ferroviaires de la gare TGV de Belfort-Montbéliard et de l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse-Fribourg, la zone d’emploi compte aujourd’hui 5 000 frontaliers. Inversement de nombreux consommateurs suisses fréquentent les commerces et services locaux alors que les agriculteurs suisses exploitent des terres agricoles côté français.

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La MOT Mission Opérationnelle Transfrontalière a tenu sa 20e Assemblée générale les 15 et 16 mars 2017 à la Maison du Savoir sur le Campus de Belval – Université du Luxembourg, à l’invitation du GECT Alzette Belval. Ce rendez-vous a réuni 135 participants à la frontière franco-luxembourgeoise, dans le bassin minier de la région des Terres Rouges et de Lorraine.

Le Forum Transfrontalier Arc jurassien est membre du réseau de la MOT depuis 2014, celui-ci compte aujourd’hui 68 membres venant de toute l’Europe et des territoires d’outre-mer. Notre association est représentée au Conseil d’Orientation de la MOT ainsi que dans le Groupe de travail pour les 20 ans de la MOT.

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La Région Bourgogne-Franche-ComtéLa Région Bourgogne-Franche-Comté

Un forum citoyen auquel s’est associé le Forum Transfrontalier, s’est tenu le 14 janvier dernier à la Maison des Sciences de l’Homme et de l’Environnement de l’Université de Franche-Comté à Besançon. Le thème posé, « Frontières du passé, frontières dépassées », a réuni autour d’une table ronde, un ensemble d’acteurs, politiques et scientifiques, qui se sont interrogés sur les effets-frontière, dans une étude comparative et historique.

La table ronde a permis d’accueillir Mr Bodineau, ancien Président du CESER de Bourgogne, Mr Jean-Claude Duverget, ancien conseiller régional de Franche-Comté, Mr Philippe Receveur, ancien Ministre du Canton du Jura, Mr Jérôme Loiseau, Maître de Conférences en Histoire moderne rattaché au Laboratoire de Sciences Historiques (LSH) de l’Université de Bourgogne – Franche-Comté et enfin Mr Alexandre Moine, Professeur de Géographie rattaché au Laboratoire ThéMA de l’Université de Bourgogne – Franche-Comté.

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Le colloque CTJ qui s’est tenu le 4 novembre dernier au Club 44 à La Chaux-de-Fonds a connu une fréquentation remarquable. Près de 150 personnes avaient fait le déplacement pour cette journée au programme dense et bien rythmé, montrant ainsi combien la question du développement transfrontalier suscite l’attention. Les effets-frontière sont en effet tels que les tensions s’exacerbent autour des questions d’emploi, de mobilité, de services. Mais au-delà des problèmes qui peuvent potentiellement diviser, l’objectif était de comprendre ce qui au contraire pouvait faire cohésion : l’émergence d’une identité transfrontalière sur la base d’une frontière vécue comme un portefeuille de ressources. Le Forum Transfrontalier travaille cette question depuis plus de 8 ans, sous des angles variés, mais avec un objectif constant : comprendre ce qui permettrait de renforcer une identité transfrontalière, garante du bien-vivre ensemble et de cohésion sociale. La livraison des conclusions de son huitième Cycle à l’automne de cette année entre complètement en résonance avec une partie des objectifs proposés dans le cadre de la stratégie de développement de la Conférence Transjurassienne.

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©Marcel Schiess, la gare de Morteau à 08:37

La mobilité est devenue la clé de voûte du développement des territoires, en lien avec une disjonction croissante et progressive des lieux que nous fréquentons dans une journée.

Cette logique est exacerbée dans les territoires transfrontaliers, dans la mesure où les opportunités que créent les différentiels de part et d’autre de la frontière, suscitent logiquement des déplacements pour en profiter. Là sont les emplois, ailleurs sont les logements ou les services et en fonction des opportunités guidées par les jeux d’acteurs, il s’agit de se déplacer pour satisfaire les besoins. L’axe Morteau–La Chaux-de-Fonds est emblématique, par rapport à la multiplication des flux de personnes autour de la frontière. Ici, ce sont pas moins de 8000 véhicules qui franchissent la frontière chaque jour, avec certes une augmentation du covoiturage, la mise en place de lignes de bus par les sociétés situées en Suisse et embauchant des frontaliers français, et l’existence d’une ligne ferroviaire TER. Mais cette offre croisée ne réussit pas à endiguer le flot de véhicules qui sature les axes routiers suisses et les aires de stationnement, et force les autorités à bloquer certaines voies pour des raisons de sécurité.

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En partenariat avec la Commune de Sainte-Croix
Le FORUM TRANSFRONTALIER
de l’Arc jurassien comtois et suisse
a l’honneur de vous inviter
à la session 8-3 de son Cycle « A saute-frontière ! »
consacrée au secteur Sainte-Croix/Val de Travers – Pontarlier/Besançon

jeudi 21 avril 2016, dès 19h00
à l’Hôtel de Ville de Sainte-Croix (Suisse)

Le FORUM TRANSFRONTALIER arc jurassien y ouvrira la troisième session du Cycle 8 de ses activités transfrontalières, intitulé « A saute-frontière ! », et consacré, cette année 2015/16, à l’émergence étonnante de près de quatre-vingts groupements et associations civiles qui, depuis moins de  dix ans pour la plupart, de Bonfol au Lac de Joux, conduisent des coopérations transfrontalières de terrain particulièrement vivantes.

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© Marcel Schiess

Petites coopérations transfrontalières : entre vitalité et inventivité

Synthèse

La première session de notre Cycle 8 vient de se terminer et les conclusions sont à la hauteur de nos espérances et de l’énergie que nous avons déployée sur le terrain pour ausculter les petites coopérations…

Ce sont 59 projets qui ont été identifiés, soit autour d’un partenaire portant un projet qui intègre la dimension transfrontalière, soit plus classiquement autour de deux partenaires ou plus. Nous avons à ce jour questionné plus de 35 projets, et dans tous les cas la quasi-totalité des projets de l’aire de coopération située autour de l’axe Morteau – Le Locle – La Chaux-de-Fonds, qui inclut bien évidemment Les Brenets qui nous accueillent.

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INTERROMPUE LE 9 FEVRIER, NOTRE RELATION EUROPEENNE DOIT ETRE RESTAUREE

ERASMUS, recherche interuniversitaire, zones frontières, depuis le 9 février, la menace pèse sur de nombreux acquis issus des Accords bilatéraux. Diverses sonnettes d’alarme ont retenti, alertant les Autorités des préjudices collatéraux entraînés par ce vote funeste. Le vote du 9 février 2014 risque en effet d’entraîner une régression économique, sociale et culturelle de toute une région d’Europe, il pourrait mettre en cause l’essor d’une économie florissante de la Suisse occidentale, de Bâle à Genève, ainsi que celui, lié, de la France du Centre-Est, essor acquis il y a vingt ans, lors de l’entrée en vigueur des Accords bilatéraux. Ce référendum suisse a d’autant plus été ressenti en France qu’il a été perçu comme un sévère avertissement et que s’annoncent des élections européennes présumées difficiles. Entre Rhône et Rhin, une Région d’Europe pourrait se déséquilibrer. (…)

Suisse-UE: Stop ou encore?Suisse-UE: Stop ou encore?

Après le vote désastreux du 9 février 2014 « contre l’immigration massive des étrangers en Suisse », entre Rhône et Rhin, plusieurs Organisations civiques suisses et françaises de l’Arc jurassien franc-comtois et suisse se mobilisent pour  le maintien de la vitalité économique et culturelle transfrontalière d’une Région d’Europe dynamique.

Lire l’appel du 9 mai 2014